Les professionnels de la restauration ont un intérêt particulier à améliorer l’acoustique de leur établissement. Le bruit est le souci majeur des clients devant l’attente, le service et enfin la qualité de la nourriture.
Selon une enquête IFOP, 92% des Français, gênés par le bruit, disent avoir des difficultés à suivre leurs conversations au restaurant. Pour les personnes malentendantes la possibilité de communiquer dans une ambiance sonore élevée est davantage compromise. La gêne sonore affecterait également la perception gustative des convives. L’exposition au bruit ambiant durant le repas a un impact direct sur la façon dont le cerveau humain enregistre l’odeur et le goût. Des recherches scientifiques montrent que les saveurs sont ressenties comme moins intenses dans un environnement bruyant [1].
Le repas gastronomique à la française, classé comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, et transmis de génération en génération, met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, au moment présent, cultivant le plaisir du goût, l’harmonie entre les êtres humains et les productions de la nature.
Pour créer des espaces de convivialité propices aux échanges et à la dégustation la correction acoustique est la clé au succès.
Mesures acoustiques dans les restaurants, les cantines, les zones d’accueil et les cafés
Toute personne qui parle, agit comme une source sonore. La qualité acoustique d’un restaurant est quasi entièrement déterminée par la quantité de surface absorbante (A) par personne parlante (N), désignée par le paramètre A/N. Le volume de la pièce et la hauteur du plafond n’ont guère d’importance. Si le facteur A/N est inférieur à 3m²/personne parlante, le niveau sonore y atteindra 80dB et les clients devront crier pour se faire comprendre. Lorsque le niveau acoustique correspond à 70dB ou au facteur A/N égal à 10m² le confort acoustique est acceptable.
Prenons l’exemple d’un restaurant de 60 couverts où une personne sur quatre parle, donc au total 15 individus parlant au même moment. La quantité de surface absorbante nécessaire sera alors égale à 150m² pour atteindre un niveau sonore raisonnable de 70dB. Si le matériau acoustique possède un coefficient d’absorption acoustique élevé de αw=0,9, il suffira d’installer une surface d’environ 150m² de ce matériau, compte tenu de l’absorption déjà apporté par les meubles et les personnes.
[1] Woods et Al. Effects of background noise on food perception. Food quality and Preference 2011.